Humbert II (1333-1349)

 repères historiques

les comtes d'Albon
    > Guigues Ier
    > Guigues II
    > Guigues III
    > Guigues IV
       - le nom Dauphin
    > Guigues V
    > Beatrix d'Albon

la Maison de
    Bourgogne

    > André Dauphin
    > Guigues VII
    > Jean Ier

la Maison de 
    La Tour

    > Humbert Ier
      - les chevauchées
    > Jean II
      - Mont-Briton
    > Guigues VIII
      - sa mort
    > Humbert II

le Dauphiné Royal
    > Charles Ier
    > les gouverneurs
    > la guerre
    > Louis II

vie quotidienne
    >
agriculture
    > industrie
    > commerce

Humbert II a vingt ans lorsqu'il succède à son frère. Le dernier Dauphin a été sévèrement jugé par ses contemporains comme un incapable et un dépensier : il n'avait pas l'ardeur guerrière de son frère et se rangeait plutôt dans le camp des pacifiques. Le prince des clercs, qui n’était pas destiné à devenir Dauphin, succédait au prince des chevaliers. Il avait passé sa jeunesse à la cour de Naples où il avait pris goût pour le luxe et les plaisirs du "quattrocento" italien. Il entretenait une cour fastueuse à Beauvoir en Royans qui, si elle préfigurait celles des princes italiens du siècle suivant, n'était pas encore admise de ce côté des Alpes. A la différence de ses prédécesseurs, Humbert ne mène plus cette vie itinérante d'un château delphinal à l'autre et préfère rester à Beauvoir. Dès 1341, la visite des châteaux est confiée à un délégué à l'inspection des oeuvres delphinales. Le Haut Grésivaudan perd l'habitude de voir son Dauphin tous les ans.

Il avait vidé les caisses de son Trésor pour organiser une vaine Croisade en Terre Sainte, quarante ans après le départ des derniers chrétiens de Saint Jean d'Acre. Après la perte de son fils unique André, Humbert abandonne vite l'espoir d'avoir une descendance et projette dès 1337 de céder son héritage. Les difficultés financières s'accumulant, Humbert fait procéder à l'inventaire de ses biens en 1339 dans le but de vendre sa principauté au Pape Benoit XII. C'est grâce à ces enquêtes que la description des châteaux d'Avalon, Bellecombe, La Buissière, La Terrasse ou Le Touvet est parvenue jusqu'à nous. La transaction avec le Pape ayant échoué, c'est finalement au Roi de France Philippe VI de Valois que le Dauphiné est cédé en 1349. Pour sauver les apparences, la cession est appelée Transport. L'acte de confirmation de cession est rédigé par le secrétaire particulier du Dauphin, Humbert Pilat, natif de La Buissière et propriétaire d'une maison forte. 

Humbert entre alors dans l'ordre de St Dominique et aspire à devenir évêque de Paris, voire pape lorsqu'il meurt à 43 ans en 1355. Pierre de Salvaing, seigneur du Boissieu, fut l'un des conseillers de Humbert II qui décidèrent ce prince à préférer le Roi Philippe de Valois aux autres princes voisins dans la résolution qu'il avait prise de se choisir un successeur hors de sa famille. Aussi en fut-il récompensé par le roi qui l'autorisa à ajouter à ses armes une bordure d'azur semée de fleurs de lys d'or. Pour s'assurer que le Dauphiné, devenant fief du fils aîné du Roi de France, ne soit pas assimilé à n'importe quel autre domaine du souverain, Humbert instaure un "Statut Delphinal" qui exempte les Dauphinois de nombreuses taxes et impôts. La défense de cette constitution particulière sera l'objet principal des discussions du parlement provincial dans les siècles qui suivirent.

Sceau d'Humbert II

Il faut rendre justice à ce dernier Dauphin tant décrié. Il fut le créateur des premières institutions centrales dans le pays : dès 1337, il a un conseil delphinal dans lequel ne siègent que des juristes. En 1340, sur le modèle napolitain et français, il crée une chambre des comptes. La chancellerie aussi reçoit une organisation rationnelle. Il crée en 1339 l'université de Grenoble. Ses dettes n’étaient ni plus, ni moins importantes que celles de tous les princes de ce temps. C’est surtout d’autorité qu'il a manqué : il n'a pu imposer sa volonté aux ecclésiastiques, aux nobles ou aux communautés. Alors que cinquante ans de guerres n'ont pas suffit à régler le conflit delphino-savoyard, le Roi de France obtient une paix solide dès 1355.

Suite...

 

| les forteresses
| repères historiques
| bibliographie
| nouveau
| téléchargement

| forums
| nos archives
| l'atelier
| contactez nous
| accueil


| imprimer cette page