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La mort dun chevalier
L'ardeur au combat de Guigues VIII lui sera fatale lors du siège du château
savoyard de la Perrière. La Chronique de Savoie relate en détail cet épisode qui fait
immanquablement penser à la mort de Richard Coeur de Lion devant le château de Chalus :
Des
nobles Dauphinois avaient demandé à Guigues VIII l'autorisation de s'emparer du château
de La Perrière qui était mal défendu. Ce château, situé au col de la Placette sur le
territoire de la commune de Saint Julien de Ratz près de Voreppe commandait le passage
vers St Laurent du Pont et les possessions savoyardes. Le Dauphin donna son accord et leur
prêta même ses propres échelles de corde et de bois, preuve que les armes de siège
comme les trébuchets ou les catapultes étaient très peu employées à cette époque. La
permission obtenue, les barons et nobles du Dauphiné réunirent une importante compagnie
de gens d'armes et de piétons et chevauchèrent pendant la nuit jusqu'à un bois situé
près du château de la Perrière. Là, ils laissèrent leurs chevaux et s'en allèrent en
silence jusqu'aux murs de la forteresse contre lesquels ils dressèrent leurs
échelles.
Mais alors les chevaux se détachèrent et firent tant de bruit que les gardes se
réveillèrent et commencèrent à crier "Trahis, trahis !". Entendant le bruit,
les défenseurs accoururent et firent pleuvoir pierres et cailloux de telle sorte que les
assaillants échouèrent dans leur tentative. A l'aube et après avoir ramassé les
tronçons de leurs échelles, les Dauphinois tinrent conseil et décidèrent de demeurer
sur place jusqu'à ce que la forteresse soit prise.
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Sceau de Guigues VIII
1333, année de sa mort |
Des renforts en gens d'armes et
arbalétriers étaient demandés au Dauphin et le camp établi devant la
Perrière. Le
Dauphin s'engage à les rejoindre personnellement sous 4 jours, après avoir levé son
armée dans toute la province. En arrivant devant la place, il demande immédiatement si
la place est prenable d'assaut. « Nous ne savons pas, répondirent ses
gens.-
Comment, s'étonna le Dauphin, vous n'y avez pas encore réfléchi ? » Les nobles
lui demandent de rester en arrière pendant qu'ils vont en éclaireur mais le Dauphin
refuse et, le bassinet en tête et la hâche à la main, il accompagne le seigneur de
Valbonnais et le Sire de Clermont jusque sur les bords du fossé. Mais tandis qu'il
inspectait le château, un vireton d'arbalète atteignit le Dauphin, le transperça et il
tomba à terre. Il est emmené sous sa tente où il meurt.
Les
Dauphinois décident alors de ne pas lever le siège avant d'avoir pris et rasé le
château. 2 jours après, un vigoureux assaut permit de s'emparer de la basse-cour,
obligeant les défenseurs à se retrancher dans la grosse tour. Le lendemain, les
Dauphinois amènent à son pied diverses machines de guerre, telles que
manteaux, pavois
et grosses poutres ; ainsi protégés, ils percèrent un trou de mine, ce qui leur permit
de pénétrer à l'intérieur et de contraindre leurs adversaires à se réfugier à
l'étage supérieur. Puis rassemblant des monceaux de paille et de fascines, ils y mirent
le feu qui, en brûlant, détruisit les 3 premiers étages. Mais le quatrième où
s'était réfugié la garnison demeura intact et les pierres continuaient de pleuvoir sur
les assaillants. Le seul moyen étant de faire écrouler la tour, les Dauphinois revinrent
le lendemain pour y placer de nouvelles mines. Comprenant que toute résistance est
vaine,
les défenseurs demandent à se rendre moyennant la vie sauve, ce que les vainqueurs
acceptent car ils s'étaient bien battus. Les 130 survivants descendirent l'un après
l'autre le long d'une corde mais en arrivant au sol, et malgré les efforts des nobles,
ils furent tués par les communiers qui voulaient venger la mort de leur
seigneur. Puis on
mit le feu au château et on le démolit entièrement pour qu'il n'en reste pas pierre sur
pierre.
Lantelme de Granges est à cette époque le châtelain de
Voreppe. Il a sans
doute fait partie de ces nobles dauphinois qui ont entrainé Guigues VIII dans cette
funeste aventure. Il est témoin dactes passés pendant le siège sous la tente
dAymar de Poitiers. Robert Terrail, ancêtre de Bayard a également participé au
siège. |