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Note: Cette page a été complétée le 28/03/2009

Le choc de deux ambitions

Le fils de Guigues II, qui porte le même prénom, est le premier à se faire appeler comte d’Albon, dès son avènement en 1079. Son règne est marqué par la lutte continuelle qu'il livre au nouvel évêque de Grenoble, Hugues de Châteauneuf, pour la suzeraineté des biens d'église qu'il détient, notamment en Grésivaudan. Saint Hugues accède à l’évêché de Grenoble en 1078 et est un fervent partisan de la réforme grégorienne. Il soutient que les possessions des comtes d'Albon ont été usurpées à l'Eglise, avec l'aide de l'évêque Mallen. Pour rentrer dans ce qu'il juge être son droit, le fougueux prélat n'hésite pas à affabuler sur la reconquête du diocèse de Grenoble les armes à la main par l'évêque Isarn contre les sarrasins.

L’acharnement d’Hugues à reconquérir les biens d’église se traduit par la fondation de nombreux prieurés comme celui de Barraux en 1081 ou Saint Martin de Miséré dans la paroisse de Saint Ismier en 1083. Les prieurés d’Avalon, Saint Hilaire, Saint Nazaire et de Bernin sont fondés quelques années plus tard. Finalement, un accord entre l'évêque et le comte est signé en 1099 : saint Hugues reconnaît le partage des pouvoirs laïcs et religieux sur Grenoble et sa région. En échange, Guigues restitue les églises et dîmes qu'il s'était appropriées. Cela fait de l’évêque un des plus puissants seigneurs du Grésivaudan. Le paysage castral de la vallée est déjà en place en cette fin du XIe siècle : la plupart des châteaux existent déjà à cette époque. Aussi pragmatique que son père, Guigues III ne participe pas à la Première Croisade en 1098/1099 à la différence de nombreux seigneurs de la région comme Alleman d'Uriage ou le comte de Savoie.

L'ancien prieuré de Barraux, actuelle mairie

Il soutient pourtant indirectement les nouveaux Etats Latins d’Orient une trentaine d’année plus tard en apportant des terres à la fondation de la commanderie templière d’Avalon .

Avec Guigues III se termine l’ère des fondateurs de la dynastie des comtes d’Albon. Ses successeurs vont progressivement faire évoluer un simple surnom donné à un enfant en un titre qui existe encore de nos jours et qui a donné son nom à la province : le dauphin.

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