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La nostalgie de Palerme

L'origine de ce nom reste contestée et les hypothèses avancées sont multiples. Parmi celles-ci, on a avancé la déformation allemande du patois "Do Vienné" (de Vienne) que répondait les voyageurs à qui on demandait d'où ils venaient ou le surnom de baptême donné par sa mère en souvenir d'un cousin nommé Dolphin. Il semblerait quand même que l'hypothèse la plus vraisemblable soit l'association à l'animal marin qui a toujours impressionné les marins de la Méditerrannée. Certains y ont vu un lien avec les Croisades mais c'est oublier qu'à cette époque, les voyages en Terre Sainte s'effectuaient encore par la terre et non en bateau. En fait, la personne la mieux qualifiée pour connaître le dauphin est tout simplement sa mère, la reine Mathilde. Devenue veuve du roi Conrad d'Italie, elle avait épousé le comte d'Albon Guigues III. Elle était la fille de Roger I^er de Sicile.

Ce Roger était un Normand, membre de la famille de Hauteville dont le destin fut exceptionnel : Ses frères aînés avaient vendu leurs services aux différents comtes et princes qui dirigeaient l'Italie du Sud dans la deuxième moitié du XIème siècle. Les qualités guerrières exceptionnelles de ces géants blonds, descendants des vikings, les ont rapidement propulsés en acteurs incontournables des luttes de pouvoir entre les princes locaux. En peu de temps, Robert de Hauteville, dit Guiscard (le rusé) devient Duc de Pouilles et contrôle tout le sud de la péninsule. Son frère cadet Roger décida alors de conquérir la Sicile aux mains des Arabes, ce qui fut fait en quelques années seulement. Devenu Roi de Sicile, Roger Ier s'attacha à conserver le caractère cosmopolite et oriental de l'île, ce qui en fit un important foyer culturel, lien entre un Occident encore rustre et un Orient héritier de la civilisation grecque.

Roger de Hauteville, Roi de Sicile

La reine Mathilde appartenait donc à une lignée de chevaliers intrépides : son oncle Robert Guiscard, son père Roger, son frère Roger II de Sicile qui sera un des plus grands souverains du temps, son cousin Bohémond de Tarente qui conduit les Normands d'Italie à la Première Croisade et fondera la principauté d'Antioche. Tous les chroniqueurs dauphinois reconnaissent qu'à la différence de son père et de son grand-père, Guigues IV était un téméraire prêt à se jeter dans des aventures sans profit ni gloire comme le sac de la ville de Romans. Ce tempérament s'explique facilement par l'hérédité en se souvenant que du sang Normand coulait dans ses veines.

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