Beatrix d'Albon (1162-1202)

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Note: Cette page a été complétée le 28/03/2009

Une fois de plus Marguerite de Bourgogne, sa grand-mère, assure la régence, le temps de trouver un époux assurant la pérennité du comté. Un premier mariage est arrangé avec le fils du comte de Toulouse et neveu du Roi de France Louis VII. Comme le souligne alors un parent du très jeune marié (six ans !), cette union ouvrait la porte à l'accroissement du royaume capétien bien que le Dauphiné soit encore sous tutelle germanique. Vingt ans plus tard, Albéric de Toulouse meurt sans laisser d'héritier mâle.

Les hommages vassaliques ne permettent pas encore en cette fin du XIIe siècle de tracer des limites précises en Grésivaudan entre le futur Dauphiné et la Savoie : en 1173, les seigneurs Soffred d’Allevard, Emeric de Briançon, seigneur de Bellecombe, Gières et La Terrasse, Gozelin de Morêtel et Guy de Theys prêtent serment de donner leurs terres à Jean Sans Terre, fils du roi d’Angleterre Henri II, à l’occasion de son mariage avec Alix, fille du comte Humbert III de Maurienne, si celui-ci mourrait sans enfant mâle . La visite du roi d’Angleterre en Haut-Grésivaudan amène également Hugues d’Avalon, procureur de la Grande Chartreuse à partir en Angleterre cette même année pour fonder la chartreuse de Witham. Il était le second fils de Guillaume Romestang et était devenu prieur de Saint-Maximin en 1159.

Sceau d'Hugues de Bourgogne - 1189
Sceau d'Hugues de Bourgogne - 1189

La jeune veuve se remarie avec Hugues III de Bourgogne, fidèle vassal du nouveau Roi de France Philippe Auguste. Hugues conduit l'armée du roi pendant la Troisième Croisade à laquelle de nombreux Dauphinois participent comme Guichard Salvaing, seigneur de La Buissière. Il meurt en 1192 à St Jean d'Acre, laissant cette fois un fils nommé André. Comme il n'a que huit ans, la régence est assurée par sa mère Béatrix. Elle mène une politique prudente, refusant notamment de prendre part au conflit albigeois qui commence à déchirer le sud de la France. Elle cède enfin le pouvoir à son fils lorsque celui-ci entre dans sa dix-huitième année.

Avec le début du XIIIe siècle s'achève l'ère des comtes d'Albon, qui ont réussi en moins de deux cents ans à transformer un territoire laissé à l'abandon en une principauté forte liée par alliance aux grandes familles régnantes d'Europe. Avec eux débute également l'influence française qui conduira à l'annexion cent cinquante ans plus tard. Le paysage politique de la vallée reste encore très morcelé : aucun mandement ne relève entièrement des comtes d’Albon, mais cette situation ne va pas durer : les nouveaux comtes, issus de la famille de Bourgogne, n’auront de cesse d’étendre leur emprise sur la riche vallée au cours du XIIIe siècle. Les comtes d'Albon avaient posé la première pierre de l'édifice qui deviendra plus tard le Dauphiné ; il appartient à leurs successeurs de la maison de Bourgogne de consolider l'œuvre.

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