Le
château semble avoir été édifié à la fin du XIe siècle
sur un territoire co-dirigé par l'évêque de Grenoble et le comte
d'Albon Guigues III.
A partir de 1260, le château et son
mandement sont confiés à Pierre Auruce, fils du Maréchal du
Dauphin Guigues André.
Cette famille était déjà
possessionnée à Montbonnot depuis au moins 1203.
A la fin du siècle, en 1297, le
Dauphin Humbert Ier cède à
Pierre Auruce, petit-fils du Maréchal, le château de
l'Argentière dans la vallée de la Durance en échange de la
terre de Montbonnot. Il fait alors don à Béatrix, dame de
Faucigny, fille de Pierre
comte de Savoie, du château de Montbonnot ainsi que de la bâtie
de Meylan, acquise de Siboud de Châteauneuf.
L'année suivante,
Humbert et son épouse la dauphine et comtesse Anne donnent à
leur fils Hugues comme bien méritant le château de Montbonnot avec
son mandement, leurs droits sur la maison forte de Monfort et
le fief de Gilet Alleman, fils d'Odon Alleman. Le tout restera du fief du Dauphin, et au cas où
Hugues mourrait sans enfants, reviendra à celui des enfants
d'Humbert que choisira la grande ("magna") Dauphine
Béatrix.
Le Dauphin Jean
II, fils d'Humbert, revient sur cette donation en 1309, en
obligeant Beatrix à quitter ses châteaux de Montbonnot, La
Terrasse et Monfort pour y installer ses propres châtelains.
L'aspect du château au Moyen-Age nous
est connu par son inventaire de 1339,
comme pour la plupart des autres château du Grésivaudan.
La peste de 1349 sera le cadre de la page
la plus noire de l'histoire du château : les juifs étant accusés d'être
les responsables de l'épidémie,
le Dauphin Humbert II
décide dans un premier temps de les enfermer à Montbonnot et à
Vizille pour les protéger.
Mais pour calmer la populace, il décide rapidement de les
faire passer en jugement devant le Juge Mage du Grésivaudan,
Etienne du Roux, châtelain de Montbonnot. Le procés dure
trois mois, à l'issue duquel les juifs furent exécutés
sur le bûcher.
La seule attaque du château sera la
dernière: en 1589, Lesdiguières s'empare de
Montbonnot dans son avance vers Grenoble. Le château,
constitué d'une simple ceinture de murailles et de deux tours
assises sur un tertre et flanquées de guérites, ne pouvait
pas tenir un siège très long. Dès le quatrième jour, la
garnison commandée par St Mury se rend. Compte tenu de la
présence à Gières d'Albigny, le chef des ligueurs
catholiques, Lesdiquières décide de fortifier le château
avec cinq bastions garnis d'un bon parapet. Les travaux durent
tout le mois de février 1590. En avril, c'est pourtant une
armée de 4000 fantassins, 600 cavaliers et 6 canons qui
assiègent les 200 huguenots. Au bout d'un mois de siège, les
défenseurs sont obligés de capituler début mai. A la
demande des consuls de Grenoble, le château est rasé le mois
suivant.
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