Il est situé à cet endroit de la place au
moins depuis le début du XVIIe siècle. Le puits lui-même, creusé entièrement dans le roc, a une
profondeur de quarante-cinq mètres et un diamètre de quatre
mètres cinquante, sauf à son orifice, qui se rétrécit à
trois mètres après un épaulement. Sa capacité est
d’environ sept cent quinze mille litres.
L’approvisionnement en eau
Jusque en 1705, le puits est alimenté par une source. A
cette époque, on exécute une instruction de Vauban datant de
sa première visite en 1692, qui recommandait d’approfondir
de deux mètres l’ensemble des fossés. Malheureusement,
l’opération conduite sur le front de Barraux a des effets désastreux,
dont celui de couper l’arrivée de l’eau, qui dès ce
moment ne parvient plus au puits.
On prend alors la décision de faire venir celle de la
fontaine du village, située à douze cents mètres, par une
canalisation constituée de bourneaux (tuyaux) de bois de
sapin abouchés entre eux par des viroles métalliques. Le
puits devient alors une citerne.
Le nouveau système s’avère nettement meilleur que le précédent:
il fournit à la place infiniment plus d’eau qu’elle
n’en a jamais eu du temps de la source, où l’on devait
aller la puiser à quarante mètres de profondeur, de préférence
avec de petits seaux (voir la poutre transversale aux poulies).
On peut maintenant, la surface étant très proche, utiliser
facilement les grands seaux et la cage à écureuil va jouer
pleinement son rôle.
A l’heure actuelle, le puits-citerne est constamment
plein à ras bord. A une vingtaine de centimètres au-dessous
de cette surface, de l’eau sourd, avec un débit d’environ
un litre par seconde. Sa provenance n’est pas clairement établie,
mais il semblerait que l’alimentation principale provienne
du village de Barraux. En outre, on a pu déceler un apport
secondaire sous la forme de résurgences à une vingtaine de mètres
de profondeur : s’agirait-il d’un nouveau cheminement
de la source initiale ?
Enfin, le fond du puits, envasé sur plusieurs mètres, est
supposé receler des objet de la vie quotidienne, mais également
des vestiges militaires, notamment des pièces d’artillerie
datant de 1815 et peut-être aussi des munitions plus récentes…Des
plongées ont été réalisées et une partie de la vase retirée,
sans qu’on ait jusqu’à présent découvert quoi que ce
soit.
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Le puits, devant l'hôtel du
gouverneur (Maquette)
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