Dès l’origine, Fort-Barraux
a eu sa chapelle.
Sur les projets d’Ercole
Negro, elle est placée au cœur du bastion N° 5, sur le
front de Grenoble. Sur d’autres documents beaucoup plus
tardifs, on la situe - ou l’on prévoit de la situer -
ailleurs, notamment à l’angle oriental de l’Hôtel du
Gouverneur, ou encore le long de la courtine du front de
Grenoble. Il faudra attendre Vauban pour qu’elle trouve son
emplacement définitif - ou presque, car le Directeur des
Fortifications avait prévu celui-ci beaucoup plus près de
l’Hôtel du Gouverneur.
C’est après la mort de
Vauban qu’elle sera construite. Mais c’est lui qui l’a
conçue, d’abord comme un bâtiment durable et important -
malgré ses proportions modestes, à la mesure du nombre
restreint des fidèles - et destiné à rappeler non seulement
la gloire de Dieu, mais aussi celle du Roi.
(Vauban) lui donne en général
(à la chapelle-type) une forme simple et enrichit la façade
par un fronton porté par deux pilastres. Un petit campanile
coiffé d’un dôme à six pans en relève les lignes.
L’intérieur est formé
d’une courte nef voûtée en plein cintre, d’un
chœur voûté d’arêtes et d’une abside (polygonale à
l’extérieur, elliptique à l’intérieur).
Le tout est scandé de pilastres portant des arcs en anse de
panier. Avec la tribune au-dessus de l’entrée et la
corniche qui ceinture la nef, ce sont les seuls ornements.
Le bâtiment est bien éclairé
par six grandes fenêtres cintrées et largement ébrasées.
Il est à noter que la voûte est en charpente sur la nef :
des arcs de bois recouverts d’un platelage et appuyés sur
la corniche. Un escalier permet d’accéder aux combles, à
l’horloge et au clocheton par une trémie dans la voûte.
Des scènes religieuses
ont été peintes sur les murs de la chapelle, à la fin de la
dernière guerre, par un prisonnier allemand. Elles ont fait
l’objet d’une tentative de restauration. Des mécènes ont
financé également, avec l’Association de Sauvegarde et de
Valorisation de Fort-Barraux, la restauration de l’autel en
bois doré, du chœur et du campanile. |