>
le donjon
> les défenses
> visite
virtuelle
>
1050-1080
>
1225-1250
>
1282-1290
>
1480-1489
> la démolition
> le bourg
en 1225
> le bourg en
1339
> le
bourg en 1488
> construction
> hier
et aujourd'hui
> inventaire
de 1339
> travaux de 1488
> 1225
|
|
Un
château à cette époque était rarement construit en une seule fois, principalement par
manque de moyens financiers. En étudiant la description de 1339,
cinq pistes nous permettent d'envisager une construction en plusieurs étapes :
|
La multitude de cours entourées de murs rapportées au donjon
(quatre à La Buissière) laisse penser qu'elles ont été rajoutées successivement pour ceinturer plus
amplement la colline et améliorer les défenses du château face à des armes de siège
toujours plus puissantes. De plus, ces cours permettaient d'héberger les habitants du
bourg en cas de conflit. La population n'ayant cessé d'augmenter jusqu'au milieu du
XIVème siècle, il était naturel d'augmenter parallèlement les surfaces
d'accueil. |
|
L'épaisseur des
murs, qui logiquement devrait être identique pour une phase de
construction donnée et qui s'accroît avec le temps. |
|
L'appareil, ou le type de pierres utilisées pour la construction
(pierres de taille ou
non); qui bénéficiera des progrès techniques au fil des siècles. |
|
Le style architectural, par l'apport de tel ou tel élément caractéristique d'une
période donnée (tours carrées, talus et plancher des tours, meurtrières, escalier dans
les murs, présence de cheminée, etc ...). |
|
Le contexte
historique, où des périodes de tension avec la Savoie ou des volontés
politiques des Dauphins peuvent avoir entraîné des décisions d'amélioration des
défenses du château. |
A partir de ces éléments, on peut supposer que le château
décrit en 1339 a été édifié en trois
étapes échelonnées entre la deuxième moitié du XIème siècle et la fin du XIIIème
siècle, soit environ:
Les
plus anciens comptes de la châtellenie remontent à 1310 et ne mentionnent pas de
dépenses liées à la construction du château à partir de cette date. Ceci confirmerait
que la dernière période de construction du château décrit dans l'inventaire de 1339
remonte à la fin du XIIIème siècle.
La fin des hostilités avec la Savoie, en 1355, réduit considérablement
l'intérêt stratégique des châteaux du Haut Grésivaudan comme Bellecombe, Avalon et La
Buissière. Et ceci d'autant plus que depuis six ans, le Dauphiné est intégré au
royaume de France en guerre contre "l'Anglois". La frontière delphino-savoyarde
perdant son importance, le coût lié à l'entretien de ces châteaux ne se justifie plus.
C'est le début de la décrépitude du château delphinal de La Buissière, comme
l'atteste le rapport du maître des oeuvres delphinales en 1393,
soit une cinquantaine d'année après la description de l'inventaire. Il inspecta le
château et le trouva en fort piteux état: ce n'est plus une forteresse mais une ruine !
Il
faudra attendre la fin du XVème siècle, en 1488 et 1489 pour que des grands travaux de
restauration du château et du mur du vingtain qui entourait le bourg soient
entrepris. Il
devenait impératif de modifier ses défenses pour tenir compte de la révolution
militaire de ce siècle : les armes à feu.
Malgré ces modifications, la structure du château était
devenue inadaptée aux conditions de la guerre de siège des XVème et XVIème siècles :
ses murs de quatorze mètres de hauteur devenaient une cible facile pour des pièces
d'artillerie placées dans la vallée. La Buissière n'avait plus d'importance
stratégique ou d'intérêt pour la défense du territoire français.
Craignant que le fort ne serve de
refuge à des ennemis de l'intérieur (on est en pleine Guerre de Religion), le lieutenant général Simiane de Gordes sur ordre
du roi Charles IX ordonne la démolition du château delphinal,
à cause des troubles et de la guerre civile qui désolaient la région.
|