Au XIVe siècle, le château de
pierre n'était pas la seule façon d'affirmer son autorité sur un
territoire. Dans le Haut-Grésivaudan, l'autorité sur un certain
nombre de terres frontalières était contestée par la Savoie et
le Dauphiné (on les appelait les marches). Une forme originale
de fortification vit le jour sous la forme de bâties.
La bâtie est un type de fortification légère, à base
principalement de fossés et de levées de terre surplombés de
tours en bois. A la différence d’un château de pierres, ces
bâties s’élèvent relativement rapidement, typiquement en un mois,
et permettent de revendiquer un territoire contesté. C’est donc
un ouvrage à vocation autant offensive que défensive et qui
préfigure d’une certaine manière les tranchées de la première
guerre mondiale.
Cette tactique sera utilisée principalement dans le
Grésivaudan (avec deux autres bâties construites dans la plaine
des Mortes entre Chapareillan et Les Marches en 1339) et dans le
Bugey, où deux bâties ennemies se feront face au dessus
d’Ambérieux, la bâtie savoyarde de Luisandre et celle,
dauphinoise, des Allymes .
C'est ce caractère original et presque anachronique qui nous
a incité à essayer de reconstituer l'aspect de la bâtie de Mont
Briton, construite en 1313 en surplomb
des gorges du Bréda. Nous disposons pour celà des
descriptions contenues dans les
livres de comptes de la châtellenie de Montmélian, ainsi que des
fouilles faites à la bâtie de Gironville, près d'Ambérieux dans
le Bugey.
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Le site vu du nord.
Derrière le rideau d'arbre: Avalon.
Le deuxième fossé, encore visible le long de la clôture
Le site de Mont-Briton, vu depuis la tour d'Avalon |