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La vallée du Grésivaudan a de tous temps été une voie de
communication très fréquentée comme point de passage obligé pour le voyageur
souhaitant se rendre en Italie depuis la vallée du Rhône. Des populations ont toujours
vécu sur les deux rives de l'Isère, profitant de la clémence du climat et de la
richesse du sol. La meilleure preuve subsistant encore de nos jours est le chemin de
l'Empereur qui traverse la plaine de l'Isère et qui reliait autrefois Grenoble
(Cularo)
à Chambéry (Lemencum). Son nom viendrait de l'empereur Aurélien qui l'aurait fait
réparer pour y passer avec son armée.
La période troublée du Haut
Moyen-Age (du Ve siècle jusqu'au XIème
siècle) n'a pas laissé de traces dans le Haut Grésivaudan. Pendant ces longs
siècles,
la région sera successivement sous la domination des Burgondes, puis des Francs
mérovingiens et carolingiens. En 843, le futur Dauphiné, comme toutes les terres à
l'Est du Rhône, fut intégré à la Lotharingie. En 855, la région fut incluse dans le
nouveau royaume de Provence, encore appelé premier royaume de Bourgogne
cisjurane. Il
s'étendait de Lyon à Arles et du Vivarais à la Tarentaise. Enfin au début du Xème
siècle, le roi voisin Rodolphe de Bourgogne transjurane occupe le trône et forme alors
le second royaume de Bourgogne, encore appelé royaume d'Arles et de Vienne. Cette
dynastie Rodolphienne fut incapable d'asseoir son autorité sur les seigneurs laïcs ou
les évêques.
Il est probable que les habitants du Haut Grésivaudan n'ont jamais rien su
de ces événements au cours de cette longue période. Sans doute le nom même de leur roi
ou sa fonction leur était étranger. Les villages vivaient repliés sur eux-mêmes en
totale autarcie. La vie à cette époque s'organisait autour des maisons religieuses qui
fondaient des exploitations agricoles, souvent appelées granges autour desquelles des
communautés de paysans se créaient.
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Casque de Vézeronce
(Musée de l'Ancien Evêché - Grenoble) |
Les invasions hongroises et sarrasines des IXème et Xème siècles ont
ravagé le Grésivaudan jusqu'aux portes de Grenoble, d'abord en 739, puis entre 924 et
954. L'exode de la population dut être grand puisque l'évêque Isarn fit appel
à des étrangers pour repeupler la vallée, ce qui se réalisa sans mal compte tenu de
sa
richesse agricole. Le dernier roi burgonde, Rodolphe III surnommé Le Fainéant,
reconnait la suzeraineté de l'empereur d'Allemagne sur son royaume. A sa mort en 1032, le
royaume de Bourgogne devient propriété de l'empereur. En fait, l'éloignement de
l'Allemagne rendait cette autorité purement théorique.
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