La démolition du château

 La Buissière


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A la fin Avril 1573, les travaux de démolition du château, sous la surveillance de Maître Bailly, conseiller au Parlement et sous la direction de François Combe, entrepreneur à La Buissière, sont presque achevés.

Le 3 juin 1573, le commissaire de la Cour des Comptes fait visiter par Reynaud Jacquemet et autres charpentiers les batiments démolis, afin de savoir "s'il y aurait commodité d'une maison commune sur l'emplacement du château". Ceux-ci lui font savoir qu'il existe encore deux chambres et un cabinet, restés intacts, et une tour située près de la porte d'entrée du château, mais que les portes de ces logements avaient été enlevées ; par conséquent, il n'était ni à propos, ni prudent d'y renfermer les prisonniers de droit, ni même les grains de la communauté, d'en confier la surveillance à un garde particulier. Artus Prunier lui-aussi avait fait observer à la Chambre des Comptes qu'il restait trois chambres dans le château mais qu'on ne pouvait les utiliser car la tour carrée qui leur était contigüe, en s'écroulant partiellement, avait gravement déterioré la dernière de ces chambres, et la partie restée debout menaçait de s'effondrer, aussi personne ne voulait habiter dans le château pour garder les prisonniers ou les grains.

Le 11 Aout 1573, le Conseiller de La Colombière, arrivé à La Buissière dès la veille, fait mander par le sergent Félix Pontet les maîtres maçons Etienne Avoyne, du Fayet, et Philibert Masa, de Chapareillan, pour estimer la valeur des matériaux de la démolition qui allaient, pour la deuxième fois, être mis aux enchères. Ils constatent sa ruine, seule reste debout une grande tour (la maîtresse-tour du donjon) "laquelle néanmoings est preste à thomber causant l'effort que lon a faist pour la pouvoir abattre, n'estant couverte qua moytié et un peu du devant" ; le vingtain "est encore entier sans que lon y aye touché". Les experts estiment à environ 360 florins la valeur de tous les matériaux, ceux du vingtain exceptés, "attendu qu'il coustera beaucoup de trier la pierre parmy le rappe et aussi qu'il sera mal aysé de faire le charroy pour la situation du dit lieu et mesme que en démolissant les chambres, lon a rompu et mis en pièces lardoyse et thuille questoyt dans icelles, que lon avoye entreposé despuis la première démolition."

Le 12 Aout 1573, la vente à la chandelle des débris du castel fut adjugé à Jean de Maniquet, au nom de son père, pour la somme de 355 livres, au profit du roi, sans y comprendre les vingtains, qui étaient encore en leur entier et construits en pierres de taille, à la charge par Prunier, seigneur engagiste de la terre, de prendre de ces débris et démantèlements pour la construction de sa maison à La Buissière, et pour faire un lieu pour servir de prison, sans que de Maniquet puisse prétendre aucune diminution sur son prix d'adjudication. C'est ainsi que les plus belles pierres du château servirent à agrandir le château du Fayet sans que ceci coûte très cher à son propriétaire.

Dans les siècles suivants, le château continuera à jouer ce rôle ingrat de carrière de pierre pour les habitants du village. Curieusement ce pillage est interdit sous la Révolution sans que l'on sache pourquoi : raisons de sécurité ou souci de conservation du patrimoine avant l'heure ? Toujours est-il qu'en 1801 (le 2 pluviose An 9 du nouveau calendrier républicain), le maire Paturel prend sur le fait, près du mur du Nord et au Levant, Laurent Gonnet et son fils, et dans la partie au dessus vers le milieu des masures, Joachim Guillaudin et Michel Beurriand, extrayant pierres, briques et tufs. Huit autres habitants s'attaquaient aux autres parties des murs du côté du midi, aux fondations pour grosses pierres de taille. Ceci malgré les défenses réitérées d'extraire des pierres, briques et tufs dans l'enceinte et mur du vieux château.

On peut encore observer aujourd'hui dans les murs des vieilles maisons de la colline Ste Anne des pierres biseautées provenant sans doute de meneaux de fenêtres ou de linteaux de portes du château.

 

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